C'est notre histoire... Notre parcours dans la procréation médicale. Les hauts, les bas de notre quotidien, au jour le jour ou presque... Pour évacuer, pour se souvenir, pour raconter plus tard à ces enfants... Pour que notre galère ne soit jamais oubliée!
Aujourd'hui, nous sommes les parents comblés de petites jumelles éprouvette. Ce blog relate également leur naissance prématurée et leur quotidien.

vendredi 9 septembre 2016

LA rentrée

Petites filles deviendront grandes... Nous y voilà... Mes toutes petites poupées sont à l'école.


Si j'avais écrit le matin même de la rentrée, le ton aurait été tout à fait différent. Elles ont hurlé. Si fort! Des hurlements que je ne leur connaissais pas... Elles qui étaient si heureuses à la crèche, si "chez elles". J'avais l'impression de les jeter dans la gueule du loup, de causer leur malheur. J'ai culpabilisé ce matin là. Si fort. J'ai pleuré loin d'elles. Tellement. Et puis le soir, je les ai récupérées à la garderie. Et là, elles ne voulaient plus partir. Elles voulaient rester à l'école. Manger encore à la cantine... Alors je me suis dit qu'elles n'étaient pas si malheureuses.
Et le 2nd jour est arrivé, et le 3ème, et le 4ème, et la semaine... Et le matin elles pleurent toujours, et le soir elles ne veulent toujours pas partir.
Je sais qu'elles ne jouent pas avec les autres petits de leur classe. Elles me le disent. Elles ne jouent que toutes les deux. Ensemble. Ah leur duo. Inviolable duo. Une classe de 32 enfants (petits et moyens ensemble), comment créer des liens dans ces conditions?
Elles font des journées pleines. Elles ne semblent pas en être malheureuses. Ni plus fatiguées. Bien que le week-end et le mercredi, les siestes soient interminables. Elles qui sont déjà de vraies marmottes... Rose atteins sans problème les 4h30 de sieste et Jade 3h. On préserve leur repos. Du coup... on ne fait rien... Elles ont besoin de ce repos.


L'école, c'est aussi un changement radical pour moi... leur maman... J'aimais la crèche. J'aime la crèche. J'ai souvent "reproché" à la crèche de raconter trop de choses sur les retours du soir. C'est vrai, ce qui m'intéresse, c'est de savoir si elles ont bien mangé, bien dormi et pas pleuré. Le reste, je m'en moque. Mais à l'école... bah.... on sait rien. Le néant! C'est déstabilisant! Et finalement, les retours du soir de la crèche prennent toute leur importance quand de l'autre côté on ne sait rien. Pendant les vacances, j'écouterai ces retours avec tellement plus d'attention. Oui, parce que les filles n'ont pas tout à fait quitté la crèche. Elles y retourneront toutes les vacances. On a droit à la crèche jusqu'à 6 ans. Notre place est assurée parce qu'on fait parti des anciens temps plein. Ouf!


La matinée d'école, je ne sais pas ce qu'il s'y passe. Les filles n'en parlent pas. La cantine, ça semble leur convenir parce que le mercredi, elles pleurent parce qu'elles veulent aller à la cantine alors que mamie les récupère pour manger à la maison. Mais la garderie, c'est le bonheur!!!! Elles sont les seules petites à aller à la garderie. Avec leur allure de petites poupées (oui, j'ai gardé mes filles dans un monde de bisounours...), la dame de la garderie me disait hier que les "grandes" s'en donnait à cœur joie à justement jouer à la poupée avec mes filles. Au moins, je sais que pendant cette heure et demi de garderie, elles sont choyées et chouchoutées par les plus grandes. Les filles doivent les mener par le bout du nez... Elles font certes des grandes journées, mais ce temps de garderie, je suis finalement contente qu'elles l'aient.


L'école d'anglais commencera à la fin du mois. Le lundi après-midi, elles ne seront pas scolarisées à l'école "normale" mais elles suivront un enseignement de maternelle en anglais. J'appréhende juste la non-sieste (marmottes avais-je précisé...). Mais pour moi, c'est essentiel qu'elles commencent à apprendre l'anglais dès leur plus jeune age. Leur petit cerveau est tellement malléable à cet age.


Sinon, bah... elles grandissent. J'aimerais figer le temps. J'adore cet age! C'est un régal. Pleines d'innocence. Une imagination débordante. Des rires. Des papotages. D'ailleurs, c'est tellement agréable de pouvoir "discuter" avec ses enfants. Elles commencent à être un peu plus dégourdies. Elles adorent manger (je me répète, mais qui l'eu cru... Jade n'ayant pas mangé avant ses 21 mois...). Elles sont complices. Tellement complices. Tellement complémentaires. Un duo parfait. Le jour et la nuit. Le seul hic dans ce duo parfait. Elles s'autosuffisent. Elles n'ont besoin de personne. Les autres enfants peuvent jouer à côté d'elles, mais elles ne les regardent pas. Elles ne regardent et ne s'intéressent qu'aux enfants plus grands. Tout est fait à 2. Tout est "1 pour Rose 1 pour Jade". Dès que l'une rit, elle demande à l'autre de rire. Dès que l'une veut aller quelque part, elle demande à l'autre de venir. Elles ne se déplacent jamais seules. Moi qui avait si peur qu'elles ne se regardent pas, je me demande aujourd'hui si elles ne se regardent pas trop justement... Alors je laisse faire. Le temps fera les choses. Tant qu'elles ne sont pas en compétition et qu'elles ne sont pas méchantes avec les enfants qui les entourent, je les laisse mener leur petite vie. On verra dans l'avenir ce que ça donne. Mon cœur de maman est pour le moment bien incapable de les séparer. Je parle pas d'école, puisque dans ma brousse il n'y a qu'une classe, mais de les séparer de chambre, de faire une activité avec l'une puis l'autre...


Bref, voilà. Mes petits bébés plumes grandissent. Trop vite? Je ne sais pas. J'ai l'impression en effet que quand on met un pied à l'école, on entre dans une spirale infernale qui nous mènera si vite à l'adolescence... J'aimerais qu'elles restent encore petites et naives quelques temps.


Mardi elles auront 3 ans. ça me parait si loin... Certains diront que le temps est passé vite. Moi, je ne trouve pas. ça me parait à des années lumières. J'espère que cet anniversaire sera joyeux et que mes vieux démons ne viendront pas me rattraper ce jour là! Dans ma tête je vais bien. Mes filles vont très bien. Il n'y a aucune raison de ressasser, mais l'année dernière, ça m'est tombé dessus de façon totalement imprévue.


Voilà, c'était LA rentrée. LA rentrée de leur vie... Mes petites filles vont à l'école...